L'Atelier de la mémoire de Sylvie Simon  (1927/2013)

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Hyperactivité et déficit d’attention de l’enfant et de l’adulte

Publié par Dr Françoise Berthoud sur 24 Mai 2011, 11:32am

Catégories : #Spécial Mère-Enfant : Vaccins- Maladies-Troubles

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Hyperactivité et déficit d’attention de l’enfant et de l’adulte : le THADA par le Dr Françoise Berthoud

Pédiatre

 

A propos de l’émission Temps Présent de la TV romande du jeudi 3 mars.

Cette soirée était consacrée au THADA. Je n’ai pas minuté, mais il est clair que les journalistes ont donné plus de temps d’antenne aux personnes exprimant leurs doutes quant à ce diagnostic et quand à l‘opportunité de prescrire des médicaments aux enfants et aux adultes dont le comportement dérange. La consommation de méthylphénidate  ( Ritaline et Concerta) a été multipliée par neuf en Suisse ces derniers dix ans, ce qui génère des inquiétudes ou en tout cas des questions. Les cancres ne reçoivent plus de bonnet d’âne, mais de la Ritaline.

Certains parents interviewés disent clairement que ce médicament leur a changé la vie, qu’il en est fini des échecs scolaires et qu’ils sont très satisfaits du résultat du traitement. On ne peut nier il est vrai que la molécule soit efficace à court terme sur le déficit d’attention, chez tout un chacun du reste.

Quelques professionnels vont dans leur sens, dont le Dr Georges Ryser, pédiatre genevois connu pour être depuis de longues années un fervent prescripteur de Ritaline. Il prononce en souriant une phrase assez étonnante « oui, ce médicament est classé parmi les stupéfiants, mais les résultats aussi sont stupéfiants ».

Mme Sylviane Giampino, psychologue et psychanalyste très influente à Paris a publié en 2009 « Nos enfants sous haute surveillance ». Elle nous dit être fort inquiète de la banalisation des prescriptions de psychotropes à des enfants de plus en plus jeunes et de plus en plus nombreux. Le THADA n’est pas génétique, ajoute-t-elle, ce n’est pas un problème neurobiologique, le cerveau de ces gens est normal. Leur comportement est la manifestation d’un mal-être et c’est à nous de décrypter leur message. On confisque l’enfance et ne permet plus de comportements  non formatés. Ces enfants laissés libres d’être eux-mêmes pourraient apporter  à nos sociétés de la nouveauté dans les domaines de la recherche et de la culture par exemple.

Le Dr François Gonon , directeur de recherche en neuroscience à l’Université de Bordeaux affirme également que le THADA n’est pas génétique . « On ne naît pas THADA ». Aucune preuve scientifique n’existe du déficit de dopamine au niveau des neurotransmetteurs cérébraux.

Christopher Lane, auteur de « Comment la psychiatrie et l'industrie pharmaceutique ont médicalisé nos émotions » parle du  DSM, dictionnaire des troubles reconnus par l’Académie américaine de psychiatrie, souvent comparé à un catalogue des industries pharmaceutiques. La définition du THADA dans cet ouvrage de référence pour tous les médecins est plus large que celle de l’OMS. Or, un seul critère ajouté à la description d’un diagnostic peut donner pour les pharmas 100 000 clients de plus… 

Temps Présent a filmé deux témoignages de jeunes adultes ayant pris de la Ritaline pendant de nombreuses années. « Oui, ça m’aidait pour l’école, mais m’enlevait toute mon énergie » ; « je ne me sentais pas bien sur le plan psychologique » ; « je me sens libre maintenant » ; « si j’ai un jour un enfant comme ça, je ne lui en donnerais pas : il y a d’autres moyens d’apprendre à se concentrer » ; « j’avais des phases de déprime » ; « j’avais peur d’arrêter mais maintenant je me sens capable de fonctionner sans ce médicament ».

Aux Etats-Unis, on parle de millions d’enfants sous psycho stimulants. Le méthylphénidate  se deale dans les cours d’école.

La publicité pour les médicaments grand public est autorisée.

Quand elle dépasse les bornes, comme d’affirmer que de ne pas traiter un enfant THADA est très dangereux, les autorités mettent le ho là. Certaines firmes vont même jusqu’à offrir un premier mois de traitement gratuit.

Cette émission résume bien la situation actuelle comme je la vois :

-- un certain nombre de parents sont enthousiastes de l’action de la ritaline chez leurs enfants. Lorsque je les rencontre, en conférences par exemple, ils sont souvent sur la défensive et agressifs envers ceux qui parlent des dangers de cette molécule.

--la médecine officielle a peu de craintes, bien qu’elle admette certains effets secondaires de la molécule (troubles de l’appétit, du sommeil et de la croissance). Les dangers cependant ne sont pas si bénins…de la tendance suicidaire à l’arrêt cardiaque…

--plusieurs psychologues de renom appellent comme Sylviane Giampino à comprendre les enfants plutôt que de les droguer. Je citerai à ce propos le très beau livre de Marie-Françoise Neveu : Les Enfants actuels…le grand défi «cerveau droit » dans un univers « cerveau gauche ».

--de nombreux scientifiques contestent comme François Gonon la thèse officielle de l’origine neurobiologique du THADA. Le livre « Rethinking ADHD » (repenser le THADA) de Timimi et collaborateurs donne ma parole à  plusieurs d’entre eux.

--l’enfance est confisquée et le futur de nos sociétés amputé.

« Toby et Lucy » est un petit livre accessible aux enfants qui véhicule sous forme imagée les croyances officielles, dont les problèmes au niveau des neuro transmetteurs cérébraux. L’auteur, un professeur genevois de neurologie enfantine signale dans cet ouvrage que Mozart et Einstein étaient probablement  des THADA. Que serait le monde s’ils étaient scolarisés de nos jours ?….perte irréparable, ne serait-ce que le quintette pour clarinette…

Un clip circule sur le net, montrant des enfants porteurs sur leur T shirts de diagnostics psychiatriques. Les bandes adhésives sont arrachées par les enfants et d’autres mots apparaissent. Bipolaire devient « artiste », déficit d’attention « inventeur », troubles de l’attachement « guérisseur », troubles de la conduite « révolutionnaire », troubles de la personnalité « philosophe »…et THADA « jeune enfant » . Morale de l’histoire : laissons les choisir eux-mêmes  leur étiquette. ( http://www.youtube.com/watch?v=Wv49RFo1ckQ).

Ce Temps présent était bien documenté mais ne citait dans la réponse thérapeutique que le volet psychologique. Il faudra prévoir une autre émission

sur les approches alternatives existantes : alimentaires ( diète pauvre en phosphate, colorants, rôle des Omégas 3) et les problèmes liés aux métaux lourds ou à l’électro sensibilité. Ces solutions permettent souvent que le THADA ne soit plus un  diagnostic néfaste.

 

Dr Françoise Berthoud

Pédiatre

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