L'Atelier de la mémoire de Sylvie Simon  (1927/2013)

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Révéler la désinformation et les mensonges en matière de santé et d'environnement et éveiller les consciences


Farines animales : Les leçons du passé ne servent à rien

Publié par Sylvie Simon sur 16 Décembre 2011, 11:06am

Catégories : #Société - Corruption - Dérives- Scandales Sanitaires

4413727442_75c3c2a4f6.jpgLe journal Le Point du 2 décembre 2011 nous prévenait que Le CNA (Conseil national de l'alimentation) avait ce jour-là  donné son aval à une réintroduction partielle des farines animales en France, interdites depuis une quinzaine d'années en France et en Europe.

Ce sont ces farines qui ont engendré la crise de la vache folle, l'encéphalopathie spongiforme bovine, responsable de l’abattage de centaines de milliers d’animaux et de la mort de 221 personnes dans le monde, dont 174 au Royaume-Uni.

Ce scandale qui est encore présent dans toutes les têtes a sans doute été oublié par le CNA, instance consultative des ministères de l'agriculture, de la santé et de l'économie, qui estiment que les farines animales pourraient être réintroduites en France sous une nouvelle appellation, soit PAT qui signifie protéines animales transformées. Ainsi, il serait interdit d'utiliser un animal malade pour constituer une farine destinée à en nourrir d'autres. En outre, un animal ne pourrait pas être nourri avec des farines de son espèce. Toutefois, elles seront certainement à base d’animaux qui mangent déjà des végétaux OGM, et de ce fait les autres animaux qui mangeront ces farines consommeront aussi des OGM.

Pour l’instant, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) a rendu le 16 novembre un avis défavorable à la proposition de la Commission européenne. Mais le débat continue car, pour l’instant, Bruxelles souhaite lever l'interdiction uniquement pour l'alimentation des porcs, des poissons et des volailles. Les farines resteraient interdites pour les ruminants.

L'avis rendu vendredi par le CNA est destiné à « éclairer les pouvoirs publics » dans le cadre de négociations européennes en cours sur ce sujet, souligne-t-il dans un communiqué. Toutefois, aucune date précise du retour des farines animales n’a été fixée, d'autant que l'opinion publique n'est pas prête. Il faut donc la préparer.

Pour cela, il faut se référer à une note interne de la Commission des communautés européennes, datée d’octobre 1990 et divulguée par Que choisir, le Journal du dimanche et le Nouvel Observateur du 4 juillet 1996, qui révèle l’attitude alors conseillée par ces instances européennes au Comité  vétérinaire permanent : « Il faut avoir une attitude froide pour ne pas provoquer de réactions défavorables sur le marché. Ne plus parler de ESB (Encéphalopathie spongiforme bovine). Sur le plan général, il faut minimiser cette affaire ESB en pratiquant la désinformation. Il vaut mieux dire que la presse a tendance à exagérer. ». Enfin, une preuve que la désinformation est pratiquée à tous niveaux. C’est la presse qui exagère ! Et puisque cette méthode a bien marché, pourquoi ne pas l’utilliser à nouveau ?

Lors de la publication d'un rapport du CNA sur les farines animales transformées qui concluait à « l'absence de risques pour la santé humaine » en juin 2011, le ministre de l'agriculture Bruno Le Maire s'est déclaré opposé à leur réintroduction : « Tant que je serai ministre de l'Agriculture, les farines animales ne seront pas réintroduites en France », a-t-il dit au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Espérons qu’il tiendra parole.

À présent, le CNA souligne que les Européens consomment déjà des aliments importés, notamment d'Amérique du sud, contenant des farines animales et met également en avant l'argument économique, l'alimentation des animaux revenant moins cher si elle pouvait l'être avec des farines animales, qui ont également l'avantage d'avoir une teneur élevée en protéines. Toutefois l'argument économique qui a été utilisé  à l’époque de la Vache folle, s’est transformé en catastrophe financière.

Mais le gain immédiat étant toujours prioritaire, les 198 entreprises spécialisées dans la production d'aliments composés pour animaux d'élevage et dont le chiffre d'affaires s’élève à près de 7 milliards d'euros par an, ne perdent pas l’espoir de l’augmenter encore grâce à ces farines. La bataille n’est donc pas gagnée.

 

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